Le restaurant 1877 à Bergen en Norvège, une cuisine gastronomique à la fois simple, raffinée et moderne.
Si vous pensiez que l’attrait de la Norvège se résume à ses Fjords, ses paysages magnifiques et ses beaux et belles gosses blonds de 2 mètres… Think again !
Une chose que l’on sait assez peu sur ce pays, c’est qu’il est l’un des endroits au monde où la gastronomie est la plus vibrante ces dernières années. La Norvège ne fait pas que le saumon fumé que vous achetez pour Noëll, loin de là, et elle est même devenue une nation incontournable pour la grande gastronomie. Il suffit de regarder les résultats des derniers Bocuse d’Or pour s’en convaincre : les podiums sont régulièrement squattés par des géants blonds aux yeux bleus arborant le drapeau norvégien, et dans l’histoire du trophée ils sont juste derrière les français au palmarès du pays le plus titré.
Du coup lors de nos géniales vacances en Norvège cet été, on a bien évidemment fait une sélection de restaurants à se faire, et en tête de liste il y avait le restaurant 1877 à Bergen.
Restaurant 1877 à Bergen
Si jamais vous passez par cette ville géniale et dynamique, vous n’aurez pas de mal à trouver le resto, qui est en plein centre, à environ 2 pas du port historique. Pratique pour servir du bon poisson. Le restaurant est situé dans un espèce de grand hangar rénové, partagé avec des petites épiceries et des commerces.
Quand on entre, on est accueilli à la cool par un serveur qui vous serre la main comme si vous étiez son pote. Ça nous a fait bizarre au début, mais quand on a vu à quel point le service était sympa et attentionné, on a compris. Donc on s’installe, dans une atmosphère à la fois cozy et décontractée. La salle est spacieuse et les tables bien espacées, la déco est un espèce de clair obscur entre la sobriété scandinave (mobiliers en mois très épurés) et de petites touches un peu excentriques (chandeliers, vieux livres de cuisine et une musique rock / jazz qui met de l’ambiance). La cuisine est à moitié ouverte sur la salle et on voit les chefs, de jeunes barbus tatoués s’activer derrière leur grand comptoir.
Le concept est simple : un menu unique de 3 plats (Poisson, Viande, Dessert) ou 5 plats (Crustacé, Poisson, Viande, Fromage, Dessert). On prend le menu 3 plats… On aurait bien pris 5 plats, mais vu le coût de la vie en Norvège on a préféré s’abstenir. Même chose pour le vin qui était hors budget pour nos porte-monnaies français (même si c’était tout à fat dans la norme des prix norvégiens).
La cuisine du restaurant 1877, Bergen :
On commence le repas par un petit amuse bouche : tartare de haddock, crème au raifort, avec une petite chips de pain. Le tout est servi sur une très jolie assiette en sel rose de l’Himalaya. Parfait pour réveiller le palais avec un peu de fraicheur. Petit truc marrant : l’assiette a la particularité de fondre petit à petit avec le plat et donc de renforcer le goût de sel au fur et à mesure de la dégustation. Très sympa pour démarrer : de beaux contrastes de texture et surtout beaucoup d fraîcheur.
Pour patienter, on a le droit un pain maison accompagné d’un beurre salé fouetté. Pain bien chaud, moelleux mais croustillant à l’extérieur, beurre léger et délicat. Si on nous prend par les sentiments….
On enchaîne avec le premier plat, le poisson. L’un des chefs nous amène le plat et nous explique (en Français !) le contenu de l’assiette : merlu, fraîchement péché sur le port de Bergen, servi avec une délicate mayonnaise aux herbes, une déclinaison de choux-fleurs, quelques radis roses et un crumble de pain torréfié.
Une tuerie. Ce qui nous a foutu sur le cul c’est la qualité du poisson. La chair était brillante, nacrée, presque enroulée sur elle même, elle fondait littéralement dans la bouche. Un truc de dingue. Quand ils disent poisson frais c’est pas pour déconner, et en plus cuit à la perfection… L’assaisonnement parfait, la mayonnaise aux herbes à la fois douce et crémeuse, mais relevée. Les légumes parfaitement cuits et le radis pour apporter un peu de croquant. Le crumble termine le plat parfaitement en apportant la dernière texture qui manque et le petit goût de noisette. Ouch…
Deuxième plat, la viande. Simple en apparence mais d’une complexité dingue. Une poitrine de dinde rôtie, chanterelles, brocolis, une poudre de champignons grillés, et des pommes de terre, d’une variété locale si douce que je cite « on les appelle les « fruits de la terre » ».
En fait, y’a tout une myriade de détails dans ce plat qui font qu’il était trop bon : la poitrine est parfaitement cuite, mais la cuisse est là également, servie en confit effiloché. Les légumes parfaits, et des pommes de terre effectivement presque sucrées tellement elles étaient douces. Des petites herbes viennent compléter le tout avec des chanterelles presque caramélisées, et une poudre qui donne un goût de champignons quasi-fumés.
Et la sauce enfin… un jus sirupeux et hyper concentré en goût. Il serait presque trop fort si tout ça n’était pas équilibré par les pommes de terre et les légumes. Bref, un excellent plat de viande, qui ne sort pas forcément de l’ordinaire au niveau des associations de saveurs, mais c’est tellement bien fait !
Encore une petite pause avant le dessert : un jus surprise à déguster pour rafraîchir le palais avant le dessert, et dont on doit deviner les ingrédients. Nos palais aiguisés en trouvent 2 : pomme et concombre, et le dernier est la carotte et c’est vrai que c’était frais et super agréable.
Et enfin, le dessert. Sur une assiette rectangulaire assez originale, on nous présente 2 tranches de gâteau roulé à la configure de fraise, accompagnées de fraises fraiches et séchées, un petit crumble de biscuit, et surtout une glace à la confiture de lait onctueuse et légèrement caramélisée. Les fraises de ce plat sont issues d’une variété qui ne pousse qu’en Norvège, les fraises du Valldal… je comprendrai jamais comment des fraises aussi délicates et sucrées peuvent pousser toutes seule dans ce coin glacé du monde, mais elles sont tellement bonnes.
Si le dessert paraît simple au premier regard, il est en fait assez sophistiqué avec plein de textures : cake moelleux et tout doux, glace crémeuse, fraises acidulées et crumble croustillant… Top pour finir le repas doucement, et faut avouer que c’est assez régressif le coup du gâteau roulé.
A la fin, avec l’addition, on nous amène des petites mignardises, ce qui fait toujours plaisir dans un pays où manger au resto revient vite à 80 euros par personne. Ce soir là, on en a eu pour 595 NOK (couronnes norvégiennes) soit à peu près 65 euros avec le taux de change de l’époque. C’est sûr que pour 3 plats, ça fait cher par rapport aux standards français.
Mais quand on sait qu’un plat dans une petite brasserie en Norvège coûte souvent jusqu’à 30 euros, on se dit que ça vaut le coup de faire claquer la CB pour déguster une cuisine de haut niveau et pour découvrir la gastronomie norvégienne.
Le meilleur de la gastronomie norvégienne à Bergen ?
Au final, on a passé une soirée géniale. Un serveur ultra sympa et à l’écoute, une cuisine sublime, simple et élaborée à la fois, qui met à l’honneur des produits locaux, de saison… Tout était super, et on est ressortis du resto pour se plonger dans les rues animées de Bergen avec la sensation que si on revenait dans le froid de Norvège, on repasserait forcément manger-là.
1877, restaurant à Bergen, infos pratiques.
Vetrlidsallmenningen 2, 5014 Bergen, Norvège
+47 928 71 877
Menu : une soixantaine d’euros le menu 3 plats, 80 pour 5 plats.
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