Le Servan, restaurant néo-bistrot gastronomique aux accents philippins dans le 11ème arrondissement de Paris.
Quand on habite le XIème arrondissement en 2015, on a un peu l’impression d’être à l’épicentre des nouveautés culinaires parisiennes. Tous les 200 mètres on trouve un nouveau concept d’épicerie, un petit bistrot innovant qui se prend pour un étoilé, ou une chaine de street food qui veut sa une sur le magazine Fooding.
C’est bien pratique quand on aime bien manger, parce que ça nous évite d’avoir à marcher bien longtemps quand on cherche une nouvelle expérience gustative. Et même si on n’a pas marché longtemps pour aller au Servan, on a voyager loin en dégustant ses plats.
Le Servan : néo-bistrot inventif pas cher, Paris XI
Le Servan, c’est le resto qui monte dans le quartier de la rue Saint Maur. Tenu par deux sœurs d’origine philippines Katia et Tatiana Levha, ce joli établissement propose une cuisine métissée et originale. Tatiana Levha aux fourneaux a longtemps eu la tête dans les étoiles puisqu’elle est passée notamment par l’Arpège et l’Astrance, et sa sœur Katia a notamment brillé par sa formation au Madarin Oriental de Londres, où officie le géant de la cuisine britannique Heston Blumenthal.
C’est donc prêts à en découdre avec des saveurs originales et de jolis verres que nous nous rendons au 32 rue Saint Maur pour un dîner en amoureux. Notre premier regard à la salle nous laisse une plutôt bonne impression. Plafond peint, jolies moulures, grandes baies vitrées sur la rue de ce quartier animé : le Servan, c’est un mix qui réconcilie Ancien et Modernes.
L’accueil est chaleureux et le sourire de Katia Levha a le don de vous mettre à l’aise, et de vous donner envie de commander à boire. Sur la très jolie carte des vins, nous jetons notre dévolu sur le Champagne de la Cuvée Métisse d’Olivier Horiot. Une belle expérience qui illustre bien le reste de la carte des vins : fournie, avec des références qui sortent de l’ordinaire et pour un rapport qualité/prix intéressant.
Les entrées du restaurant Le Servan à Paris :
Après cette entrée en matière, voyons ce que valent les entrées du Servan : Poulpe grillé épicé, pommes de terre de Noirmoutier à l’encre de seiche d’un côté, cailles laquées frites au citron de l’autre.
D’entrée de jeu ou découvre le style de la chef : des plats bien relevés et épicés, des textures parfaites et des goûts francs.
Le poulpe est une découverte pour tous les deux, et on adore : contrairement à ce que je pensais, ce n’est ni caoutchouteux ni visqueux, et c’est super bon. Relevé d’herbes et de petites graines croustillantes, le plat est réchauffé par un côté pimenté juste adouci par l’iode de l’encre de seiche et la douceur de la pomme de terre. Ca commence fort.
Les cailles sont super : bien croustillantes, bien citronnées, avec une salade là encore relevée d’une vinaigrette épicée et acidulée. Bref, de beaux contrastes et un joli plat. On sent déjà le style Servan : des plats relativement simple dans leur structure, mais très bien maîtrisés, avec des saveurs originales et des jeux de texture très sympa.
Le Servan : les plats
On commande un verre de vin blanc, un Savagnin, pour les plats, et on continue : Poulette de Patis au Chorizo, courgettes jaunes et mozzarella fondue, avec de petites algues pour un léger goût iodé ; Cochon de lait laqué, aubergine et tofu frit.
Je commence par le Cochon que j’ai adoré : parfaitement cuit, moelleux, avec une peau croustillante, laquée et sucrée. Les aubergines sont super : moelleuses mais fermes à la fois, et le jus presque mielleux du plat apporte toute la gourmandise à l’ensemble. Le tofu frit est une découverte, et ça apporte à mon avis une texture originale qui complète bien les autres éléments. Ce n’est pas un plat follement innovant, mais qu’est ce que c’est bon !
La poulette de Patis mêle aussi de jolies saveurs. Là encore la cuisson de viande est au top, le chorizo apporte son caractère à l’assiette, les courgettes le croquant et la fraicheur, et la mozzarella c’est la douceur. Pas mal !
Les douceurs sucrées du Servan
Et pour terminer, les desserts. Ca tombe dans le mille pour nous : le Paris Brest pour ma chérie, la Tarte Chocolat Blanc et sorbet cassis pour moi.
Bon, soyons honnêtes. Même si on a envie de dire que tout était génial ce soir là, il faut avouer que les desserts étaient un peu en dessous du reste. Très bon tout de même, mais plus classiques, moins subtils. Les desserts ne sont peut-être pas le fort du Servan ?
La tarte était bonne, pas trop grasse ou trop sucrée comme on peut le craindre d’une tarte au chocolat blanc, et le sorbet cassis… j’adore le cassis donc c’est dur d’être objectif.
Le Paris Brest était vraiment pas mal : bien équilibré malgré une pâte à chou pas forcément au top niveau. Au final ce sont de bons desserts pas exceptionnels, mais après ce qu’on a mangé avant… peu importe !
Le restaurant Le Servan : un bon plan ?
Une cuisine bistronomique sympa, accessible, bien faite et des saveurs originales ? C’est ce que l’on retiendra du très sympathique restaurant Le Servan et de cette belle soirée.
Nos coups de cœur restent le Pouple et le Cochon qu’on est pas prêts d’oublier, mais aussi l’accueil et le service, exceptionnels du début à la fin.
Belle expérience au Servan donc, que l’on conseillera sans modération. Pour une cinquantaine d’euros chacun avec les boissons, on s’en tire relativement bien. D’autres tables sont aussi excellentes à ce prix-là, mais si vous avez l’occasion d’atterrir au Servan pour un déjeuner, courrez : une cuisine comme ça à 25 euros, c’est une occasion à ne manquer sous aucun prétexte.
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